Curiosités

On avait eu droit à une analyse pathétique sur Goldorak, il en fallait bien une du même acabit sur Candy... Voici donc une pseudo analyse psychologique du manga de Candy, publiée dans la revue Phylactère, en 1999. Il est regrettable, qu'à notre époque, on puisse encore oser écrire autant d'énormités sur Candy...

Merci à Gérald pour m'avoir si gentiment fourni cet article. ^_^

 

L'analyse de Maryvonne Guigonnet (parue dans la Revue Phylactère)

Candy Candy, shojo manga romantique ?

Candy Candy est la première romance nipponne que l'émission de Dorothée, à l'époque diffusée sur Antenne 2, ait proposée (155 épisodes programmés de 1976 à 1979 pour la première diffusion). Elle constitue aussi le premier manga pour les filles (écrit en 9 tomes en 1975 par Kyoko Mizuki et dessiné par Yumiko Igarashi) distribué de façon importante, dans les supermarchés français par les Presses de la Cité. Présent fréquemment sur les écrans dans les années 80, ce dessin animé a connu un énorme succès en France ; encore rediffusé récemment sur TMC, il n'a cessé de séduire de nouvelles spectatrices. Candy Candy a toujours été envisagé comme une romance tout à fait originale et particulière. Il est indéniable que cette histoire a marqué les esprits un peu comme Albator avait été un dessin animé culte pour les garçons. Pourtant, à la différence d'Albator, Candy Candy ne tire pas son succès uniquement de sa primauté, sa réception inscrit l'oeuvre de façon plus intrigante.

    En effet, on peut remarquer que beaucoup de spectatrices quoique se souvenant encore avec émotion de ce dessin animé, reconnaissent que ce sont surtout certains épisodes qui les ont marquées. En fait, peu de personnes pourraient vous dire comment se termine cette romance. Bien qu'édulcorée par l'équipe de Récré A2, cette histoire réellement enthousiasmante restait décidément toujours trop triste. Candy ne connaîtra jamais l'amour partagé, non pas parce qu'elle n'est pas aimée ou parce que celui qu'elle aime a disparu, mais parce que c'est impossible, un point c'est tout, son destin est autre. Si le public avait réellement suivi cette histoire comme une romance, il ne se serait pas désengagé à ce point de sa conclusion.

    Quoique ce manga soit classé parmi les romances, il n'en constitue pas une, en tout cas, il est bien loin des histoires romanesques auxquelles le public occidental est habitué : voilà sans doute pourquoi Candy Candy a souvent été retenu partiellement. Trop dérangeant, trop tragique, il était plus proche du drame romantique que de l'histoire romanesque, c'est à dire du récit pour jeunes filles sentimentales. En écartelant comme jamais auparavant son public entre horreur et fascination, Candy Candy a marqué et marquera durablement encore les spectateurs ou les lecteurs.

    Candy est une jeune orpheline abandonnée avec un autre bébé nommé Annie devant la pension Pony, un orphelinat dirigé par une religieuse et une vielle dame qui a donné son nom à la fondation. Très vite, Candy se montre beaucoup plus assurée qu'Annie : un rien garçon manqué, elle est indépendante, pleine de vie et souffre très peu de se savoir orpheline, tandis qu'Annie n'a qu'un rêve, avoir un papa et une maman. Lorsque Annie est adoptée par une riche famille, les Brighton, Candy va pleurer sur la colline et est consolée par un jeune homme habillé d'un costume traditionnel écossais. Elle reçoit de ce prince des collines un porte bonheur. Six ans  plus tard, Candy est amenée par Georges, homme de confiance de la famille André, pour être demoiselle de compagnie d'une certaine Elisa. Elisa et Daniel, son frère, se trouvent être deux pestes qui vont mener la vie dure à notre jeune héroïne : maltraitée, humiliée, chez les Legrand, elle est consolée par Anthony, cousin d'Elisa et de Daniel, Anthony qui ressemble d'ailleurs étrangement au prince de collines qu'elle avait rencontré six ans auparavant.

    Candy visite le domaine des André : elle se perd dans ce labyrinthe qui est souvent orné du même insigne que celui de la broche donnée par son prince. Elle fait la connaissance d'Archibald et d'Alistair, deux frères, eux aussi cousins d'Elisa et de Daniel, et donc d'Anthony. Anthony a perdu sa mère, son père est à l'étranger, Archibald et Alistair sont seuls eux aussi, rien ne nous dit qu'ils sont orphelins, mais leurs parents sont absents. Tout ce beau monde qui vit étrangement sans la présence d'adultes est gouverné par la tante Elroy, matriarche de la famille André, vieille dame désagréable, sans enfant, qui élève ses neveux. A la suite d'une des nombreuses brimades imposées par Daniel et Elisa, Candy se laisse aller désespérée, sur le courant du fleuve qui traverse le domaine. Elle est recueillie par un marginal, M. Albert, qui habite illégalement une maison des André. C'est lui qui va s'occuper d'elle et lui redonner courage. Candy aime Anthony et cela est réciproque, mais Elisa qui nourrissait le même amour pour son cousin, se débrouille pour l'accuser de vol. Candy est envoyée au Mexique.

    Le tome 2 commence mal pour Candy : refusant de partir, elle essaie de retrouver M. Albert, mais il n'est plus là, et elle se rend compte qu'elle doit affronter seule son nouveau destin, à l'image de son nouvel ami. Elle part donc, et fait le voyage avec une grande famille où là encore il manque un père : la jeune mère qui fait le voyage élève seule tous ses enfants. Le conducteur de la diligence est un homme violent, qui alors qu'il est saoul, veut entraîner Candy pour qu'elle "s'occupe de lui". Georges arrive et lui fait échapper à ce qui aurait pu être un viol : il lui annonce qu'elle vient d'être adoptée par la famille André, et plus précisément par l'oncle William, le chef de cette dynastie, et qu'elle s'appelle désormais Candy Neige-André (il faut noter qu'elle est le seul enfant du domaine à porter ce nom de famille, ses nouveaux cousins, étant apparemment André par leur mère). Elle essaie de devenir une grande dame pour Anthony qui le lui demande, mais malheureusement, Anthony tombe de cheval, et meurt dans cet accident de chasse, le jour de l'intronisation de Candy dans la famille, alors qu'il allait lui annoncer l'identité du prince des collines qu'il semblait connaître.

    Toute la famille André part à Londres pour oublier ce malheur, les jeunes gens sont quant à eux, envoyés dans un pensionnat religieux au coeur de la capitale britannique. Pour la tante Elroy, Candy reste la cause de la mort d'Anthony (dans le dessin animé, afin d'épargner un public trop sensible, on nous dit qu'Anthony est simplement blessé, et qu'il est resté en Amérique). Les tomes 3 et 4 racontent donc la nouvelle vie qui commence pour Candy dans cet autre lieu qu'est le collège St Paul. Sur le bateau qui l'amène en Angleterre, Candy fait la connaissance d'un jeune homme qui de dos ressemble à Anthony et qui pleure : Il s'agit de Terrence Granchester. La vie au pensionnat est difficile, mais Candy arrive à voir ses cousins en sautant d'arbres en arbres : on comprend qu'Archibald et sans doute Alistair, sont amoureux d'elle mais n'expriment pas leur amour. Candy rencontre Patty, et est rejointe par Annie, follement amoureuse d'Archibald. Terry est là lui aussi. Rebelle, jouant au mauvais garçon, il soufre en fait du remariage de son père et du départ de sa vraie mère, une actrice qui refuse de le voir, pour ne pas gâcher son renom (voilà pourquoi il pleurait sur le bateau, il venait de se faire repousser par sa mère qui habite en Amérique). Candy et Elisa, toujours aussi méchante, sont touchées par Terry, qui est lui aussi amoureux de Candy et de sa joie de vivre : il la taquine et admire son courage. Terry se montre par contre très jaloux quand il comprend que Candy est obnubilée par le souvenir d'Anthony : il l'oblige à monter à cheval, chose qu'elle refusait de faire depuis la chute d'Anthony, et lui déclare brutalement son amour. Candy comprend la leçon et est séduite dès le tome 4. 

    Les vacances arrivent et tout le monde part en Ecosse. Terry retrouve sa mère qui est venue se faire pardonner, et Candy et lui vivent des moments heureux. Archibald est jaloux, mais comprenant que Candy ne l'aimera jamais, et surtout découvrant la détresse d'Annie, prête à se suicider par manque d'amour, il choisit Annie. Alistair, quant à lui, courtise plus ou moins Patty. Elisa est jalouse, et de retour à Londres, elle tend un piège à Candy et Terry, en les attirant un soir à l'étable : ils sont accusés de dépravation. Candy est renvoyée, Terry comprenant qu'il suffit qu'un seul parte pour que la réputation du collège soit sauvée, décide de quitter Londres et de devenir comédien. Candy, réintégrée, veut elle aussi mener sa vie à l'image de Terry : elle s'enfuit, renonce à son nom d'adoption et décide de devenir infirmière.

    Dans les tomes 5 et 6, Candy apprend son nouveau métier et effectue ses premiers stages dans les hôpitaux : la guerre éclate en Europe, Archibald, Alistair et Annie, bientôt suivis de Patty, la rejoignent en Amérique. Terry et Candy se retrouvent par lettre : bientôt, il va jouer le rôle de Roméo avec une actrice nommée Suzanna, et il lui envoie un billet. A la fin du tome 6, un blessé arrive à l'hôpital, c'est M. Albert, qui a perdu la mémoire, et Candy décide de s'occuper de lui.

    Pendant que Candy fait ses préparatifs pour rejoindre Terry, Suzanna avoue son amour à Terry, et lui sauve la vie lors d'une répétition alors qu'un projecteur tombe : elle est blessée, et on est obligé de l'amputer d'une jambe (dans le dessin animé, elle est juste paralysée). Alistair accompagne Candy à la gare et lui donne une boite à musique qu'elle devra écouter si elle est triste. Candy retrouve Terry. La romance est à son comble, mais elle apprend l'accident de Suzanna, et décide d'aller la voir à l'hôpital. Suzanna est sur le point de se suicider quand Candy lui sauve la vie. Elle demande alors à Terry de s'occuper de Suzanna et lui dit adieu. Folle de douleur à l'idée de ne plus revoir Terry, elle écoute la musique d'Alistair et s'évanouit.

    Recueillie par ses amis, elle apprend au début du tome 8, qu'Alistair s'est engagé comme pilote dans l'armée. M. Albert a retrouvé la mémoire mais il n'en dit rien à Candy pour l'aider en restant auprès d'elle (ils habitent désormais ensemble). Daniel comprend que bien qu'il ait passé son temps à faire souffrir Candy, il est amoureux d'elle, et il l'attire hors de la ville. Heureusement, trop lâche pour aller jusqu'au bout de ses actes (tome 9 de la série), il la laisse s'enfuir, mais pour se venger, annonce au directeur de l'hôpital que Candy a des moeurs dissolues et qu'elle vit avec un homme : Candy est renvoyée et elle travaillera désormais comme infirmière avec un homme qui se consacre à aider le pauvres gens. La logeuse de Candy lui demande de se séparer de M. Albert qu'elle a vu traîner avec des hommes trop bien habillés : et si c'était un brigand ? M. Albert part pour ne pas lui nuire. Il lui envoie pourtant un courrier, et pour le retrouver, Candy se rend dans la ville d'où est partie la lettre. Elle découvre alors qu'une minable compagnie de théâtre emploie Terry : elle ne reconnaît pas l'homme qu'elle aimé derrière cet acteur à moitié saoul. Terry la voit et comprend qu'il n'a pas été à la hauteur du courage de Candy, il est bien persuadé que cette personne qui l'observe n'est qu'une vision résultant de ses beuveries, mais cela lui suffit pour réaliser dans quelle déchéance il est tombé. Il prend la décision de retrouver Suzanna et de devenir un brillant acteur. Candy repart rassurée sans avoir reparlé à Terry, elle a enfin tourné une page grâce à M. Albert qui l'a attirée volontairement dans cette ville.

    Quelques temps plus tard, on apprend la mort d'Alistair alors que son amour pour Patty s'est enfin révélé avec l'éloignement. On découvre les parents d'Archibald et d'Alistair dans le dernier tome. Ils viennent assister à l'enterrement de ce fils qu'ils n'ont pas vu grandir, et Candy rencontre le père d'Anthony. Des membres de la famille André, il ne reste que Daniel et Elisa, Archibald et Candy. Candy est appelée par la tante Elroy qui lui ordonne d'épouser Daniel, qui a menacé de s'engager dans l'armée. Candy réussit à convaincre Georges de lui dire où se trouve l'oncle William afin d'intervenir en sa faveur. Elle retourne au domaine des André, le labyrinthe qu'il constituait s'éclaire enfin, et Candy découvre que M. Albert n'est autre que l'oncle William. William reprend enfin sa place dans la famille et décide d'assumer son rôle et de reprendre sa place dans la dynastie. Il montre les portraits de toute la famille à Candy et les liens de parenté s'éclairent enfin ; le mariage est annulé et Candy retourne à la maison Pony. Elle est enfin devenue une dame, elle comprend son destin et décide de s'occuper d'enfants abandonnés : riche demoiselle, elle se consacre aux activités caritatives correspondant au fond à son rang. La dernière page lève le voile sur le mystère que le lecteur avait déjà élucidé : l'oncle William, M. Albert et le prince des collines ne font qu'un : la boucle est bouclée, mais l'avenir romanesque de Candy est désormais bouché, son premier amour se trouve être son père adoptif, et les liens affectifs supplantent désormais les épanchements sentimentaux.

Candy Candy est bien entendu avant tout un récit initiatique marqué par une narration circulaire. Candy devait trouver sa place dans la famille André en réussissant à parcourir le domaine de Lakewood et permettre au lecteur d'entrevoir enfin un possible arbre généalogique de la famille André. Lorsque Candy quitte la maison Pony, elle part avec deux talismans qui seront toujours accrochés à son cou : une croix où siège la vierge Marie (cadeau de Melle Pony) et la broche aux insignes de la famille André. Ces symboles tracent immédiatement son avenir, et dans un premier temps accentuent le fait que Candy doit devenir membre de la famille André. Anthony insiste pour faire comprendre à Candy que son attitude n'est pas convenable : elle ne doit pas jouer au garçon manqué, elle ne doit pas frapper Daniel, même si celui-ci a une attitude impardonnable. Pourtant Candy ne cessera jamais d'avoir ce comportement. Femme forte, elle semble d'ailleurs condamnée au célibat. Mais elle va mériter au fil des neufs tomes, son entrée dans la famille Andrée, non pas tellement d'ailleurs par son évolution personnelle, mais parce que elle est capable de faire évoluer les gens autour d'elle. Tous ces enfants abandonnés doivent devenir des adultes par eux-même. En fait, c'est Candy qui sera la raison de cette évolution : véritable mère, elle les conduira à l'âge adulte, alors qu'elle même aura bien du mal à y arriver. Sa métamorphose un peu brutale dans les dernières pages du livre, n'est pas très convaincante : Candy changera car elle n'a pas d'autres choix.

    Lakewood est vraiment un labyrinthe : la famille André est toujours présentée comme ayant trop de choses, trop de domaines dans tous les pays du monde. Candy n'arrive pas à parcourir de si longs espaces et ne fait pas le lien entre toutes les maisons de domaine. Pour elle, il y a la maison des Legrand où elle est une domestique maltraitée, la maison de la tante Elroy où évoluent Archibald, Alistair et Anthony, et plus loin, au bout du fleuve, la maison abandonnée habitée par le marginal Albert. Elle découvre bien certains passages qui réduisent les distances mais c'est uniquement à la fin qu'elle découvrira que tout est très proche, bâti autour d'un cercle. Dans le domaine où vit la tante et ses neveux, il faut noter que pour compliquer les choses, chacun des trois garçons a sa propriété propre, limitée par une porte extérieure qui en barre l'accès. Anthony a fait construire un magnifique portail recouvert de roses, Alistair, une porte en pierre gardée par des statues antiques, et Archibald, une porte en bois, qui est en fait une porte d'eau puisqu'elle est juste derrière une cascade. Une porte de fleurs, de pierres, et d'eau. Voilà ce qui caractérise justement nos personnages : Anthony est le plus fragile et le plus éphémère, Alistair ira jusqu'au bout de ses idées et se montrera toujours très fort, Archibald est au fond le plus malléable. Toutes ces portes sont bien sur ornées de l'insigne de la famille André, ce qui intrigue Candy qui la compare à la broche du prince des collines et qui n'a qu'une envie : les ouvrir. Candy doit effectivement ouvrir ses portes et emmener tous ces gens à l'âge adulte.

    Si Candy ne voit pas les liens entre les maisons, c'est parce qu'elle ne voit pas les liens entre tous ses cousins d'adoption. Il faut dire qu'elle s'en préoccupe très peu, le lecteur est plus curieux qu'elle. L'âge adulte est aussi ce désir de connaître ses origines, enfant Candy ne s'y intéresse pas. Au début du livre, le lecteur en est donc réduit à des suppositions. La tante Elroy gouverne la famille en l'absence de William, cela signifie qu'elle est la plus âgée, tous les enfants sont ses neveux et aucun ne portent le nom d'André, cela veut vraisemblablement dire que Mme Legrand, la mère d'Archibald et d'Alistair, et la mère d'Anthony sont ses soeurs. M. Albert, alias William, doit être le seul garçon de la famille André. Il n'assumera ses fonctions que pour faire annuler le mariage de Candy et comprendra alors que sa tante est bien vieille pour le rôle, et qu'il faut que la famille soit dirigée. Albert s'est débarrassé de l'insigne de la famille André en le remettant à Candy. Tout le périple de notre jeune héroïne consistait à remettre cette broche à son propriétaire. Dans le dernier tome, c'est Albert qui fait visiter le domaine à Candy : elle s'y est toujours perdue, et s'y intéresse enfin, lui l'a toujours connu et s'y est toujours caché.

    Candy est aussi responsable de l'évolution d'Archibald : parce qu'elle ne l'aime pas de la façon dont il le souhaiterait, il se tourne vers Annie et est bien obligé de prendre ses responsabilités, car dans le cas contraire, il aurait été responsable du malheur d'Annie, et cela aurait été une attitude indigne d'un gentilhomme. Alistair ne grandira vraiment que sur le front et son attitude enfantine le condamnera. La tante Elroy n'a peut être pas tort de juger là encore Candy responsable de la mort de son neveu : cette dernière a finalement toujours encouragé ses jeux et dans l'esprit de l'auteur, je pense qu'elle s'est  montrée égoïste le jour de son départ pour rejoindre Terry. Prise dans son bonheur, elle n'a pas su deviner ce qui se passait dans la tête d'Alistair, elle a oublié cet instinct presque maternel qui, aux yeux des japonais, est l'essence d'une femme adulte. Candy oblige aussi Daniel a sortir de l'adolescence, qui consiste à tomber amoureux de la fille que l'on taquine et qui nous résiste.

Après qu'Anthony, Archibald et Alistair ont annoncé à Candy, pour la taquiner, que la maison où ils résident est hantée, le lecteur assiste à une véritable scène fantastique qui a une place importante dans le récit initiatique. Alors que Candy se dirige vers ce qui aurait dû être la chambre d'Elisa, elle se retrouve face à une statue de cire où est inscrit le nom d'André. Bizarrement, pour une maison d'une aussi grande classe, la statue est recouverte de toiles d'araignées. Candy est alors enfermée par Elisa et Daniel dans une chambre toute proche de la statue. Cette chambre est curieusement abandonnée : il y a des souris, de la poussière, une vieille poupée sur laquelle Candy trébuche. Le vent souffle à travers les vitres cassées, et l'horloge de la tour sonne les dix coups de dix heures (heure à laquelle les garçons lui ont dit que le fantôme se manifestait). Candy entend des pas dans le couloir. Elle est persuadée que la statue de cire, l'ancêtre de la famille, est en train de se diriger vers elle. En fait, ce n'était qu'Anthony. Les dix heures n'annonçaient que le début du bal...

    Il est intriguant de noter que dès le premier tome de ses aventures, Candy est interpellée par cet ancêtre poussiéreux et véritablement momifié. Cette famille, pourtant fort riche, est sur le point de sombrer. Elle abrite d'ailleurs sous son toit des objets cassés, des poupées mutilées. Tous les enfants vivent à l'extérieur où ils ont construit leurs maisons. Ils ont peur de ce vieux domaine. Candy doit dépoussiérer les lieux et leur faire réintégrer le giron familial. A l'image de cette vieille poupée, le passage de l'enfance à l'adolescence ne se fera pas sans heurts, mais il doit avoir lieu au risque de laisser cette vieille famille pleine d'histoire s'ébranler.

    Pourtant, bien que Candy ait une mission de construction au sein de la famille, elle est aussi un agent castrateur. Voilà qui donne à cette romance un aspect bien tragique : grandir pour un homme au Japon c'est accepter la castration. L'homme doit se concentrer sur des activités dignes de son rang, et ne peut en être éloigné par des sentiments aussi enfantins que sont ceux de l'amour. Albert a sans doute toujours été touché par Candy; alors qu'il n'était qu'un enfant, il lui a joué de la cornemuse pour qu'elle cesse de pleurer. Refusant sans cesse ses responsabilités, et les laissant à une vieille fille qui les assume, il se montre indigne de son rang. Il n'est pas anodin de remarquer qu'il est condamné, à la suite de sa blessure à la guerre, de ne plus se souvenir de cette famille qu'il a dédaignée. L'âge adulte arrivera lorsqu'il acceptera ses responsabilités pour sauver Candy d'un mariage qu'elle refuse, mais ce faisant, il s'interdit toute relation avec celle qu'il reconnaît enfin comme étant sa fille. L'ébauche d'histoire d'amour qui commençait entre Candy et Albert pendant le temps de leur vie commune (tome 7 à la fin) est définitivement abolie.

    Si Albert est tenté de tomber amoureux de sa fille adoptive, Anthony, lui, était amoureux de l'image de sa propre mère. Il explique d'ailleurs à Candy dans le tome 2, que sa mère avait la même couleur de cheveux, les mêmes yeux verts, et que petite, elle avait les mêmes taches de rousseur que Candy. Aimer Candy consistait finalement à retomber en enfance, enfance qu'Anthony n'avait jamais réellement quitté avec ce culte des roses qui n'était là, encore une fois, que pour se rappeler de sa maman qu'il aimait tant. Si, pour l'auteur de Candy Candy, il ne faut pas renier son passé, mais au contraire, s'inscrire dans une tradition familiale, il ne faut pas pour autant ressasser le passé. Anthony meurt alors qu'il rêvait d'épouser Candy, commettant là un désir d'inceste.

    Archibald lui aussi subit une castration très violente. Ce cousin d'Anthony a beaucoup de caractère. Il empêche d'une certaine façon, son frère Alistair de parler de ses sentiments qu'il a pour Candy. Il se bat avec Terry, car au fond, il est jaloux. Il blêmit lorsque Annie, pleine de sous-entendus, lui annonce qu'elle est dans cette école de jeunes filles pour "devenir une bonne épouse et une mère de famille". Pourtant, il choisira, par sentiment du devoir, et parce-que Candy le lui impose, de rester avec Annie, qui quoique sûrement très tendre, est trop timide pour être passionnée. Dans le tome 6, alors qu'il est officiellement avec Annie, Archibald ne peut s'empêcher de penser en voyant la joie de Candy (elle va rejoindre Terry)qu'il avait dès le début compris qu'elle aimait Terry mais qu'il ne l'a au fond jamais accepté. "Moi, j'aime encore Candy" s'avoue-t-il à lui même. Mais dans le même temps, il serre l'épaule d'Annie : il est condamné à rester avec cette fille qu'il n'arrive pas à aimer.

    Alistair a compris les sentiments de son frère, et ne lui en parle jamais. Candy est son inspiratrice et c'est pour rendre hommage à son dévouement pour les autres qu'il décide de s'engager à la guerre. Bien sur, sur le front, beaucoup de choses s'éclaireront pour lui. Il rencontre Domi, un jeune homme qui se bat pour que sa fiancée vive dans un monde libre. Alistair comprend qu'il ne se bat que par dépit ou par fierté, et pour redonner un aura à son combat, il se met à aimer la seule personne qui est sincèrement amoureuse de lui : Patty. Dans le tome 8, il analysera ses sentiments : son amour pour Patty est "différent de ce qu'(il) ressentait pour Candy... des sentiments plus paisibles et plus tendres". Alistair arrive donc au bonheur, mais son refus d'atteindre l'âge adulte, et sa mort dans un avion de guerre était inévitable.

    Terry, quant à lui, subit une castration bien plus ignoble. Son amour est réciproque, mais des réalités plus cruelles l'empêchent de jouir de ce bonheur. Suzanna l'a sauvé et elle est amputée des deux jambes. L'image horrible du tome 7, représentant Candy alors qu'elle veut empêcher Suzanna de se jeter dans le vide, et qui montre notre héroïne s'agrippant aux jambes de sa rivale, est digne des plus révulsantes tragédies grecques. En effet, Candy, médusée, se rend compte qu'elle ne tient rien du tout, et que Suzanna n'a plus de membres inférieurs. Terry devra rester avec cette femme, déjà très réservée, et qui a beaucoup de ressemblances avec Annie, et avec qui, en plus, aucune relation sexuelle ne sera possible. Du moins, c'est ce que sous-entendent toutes ces images tragiques. Terry, le rebelle, le passionné, en est réduit à pleurer dans le creux de l'épaule de Candy. Il est puni bien plus que tout autre, car non seulement il a aimé une femme trop passionné, mais il l'a encouragé à rester ainsi alors qu'Archibald ou Anthony, ou même Albert souhaitaient que Candy devienne une adulte aimante et réservée du moins en société.

    La passion, voilà bien le problème et même la tare bien japonaise de Candy. Candy attire tous les hommes parce qu'elle est sure d'elle. Au fond, l'auteur de cette romance ne voit pas cela comme une chose bien désirable pour la femme. Bien entendu, les lectrices européennes, ont vu dans Candy, une femme célébrée pour son indépendance et sa franchise ; en fait, pour les japonais, son destin est malheureux car on ne l'aime que parce qu'elle résiste aux avances des hommes et non pour elle même. Candy pousse Archibald à se battre avec Terry. Daniel, surexcité, voudrait la posséder de force, Anthony et Alistair, si calmes et bons enfants, ont des pulsions qui les déstabilisent. Le problème c'est qu'on comprend bien que le principal défaut de cette jeune héroïne est de pousser au viol les hommes qui l'approchent. Et ce viol, inévitable, annoncé dès le second tome, sur la route du Mexique, aura lieu, même si c'est de façon très métaphorique. Alors que pour assister au bal du collège Candy, punie et interdite de spectacle, se déguise et y participe sans que les soeurs ne la reconnaissent, elle est surprise par Terry qui la voit se déshabiller et qui après s'être moqué, l'invite à danser. Mais Candy ne peut s'empêcher de penser à Anthony et le dit à son cavalier. Terry, jaloux, la traîne à l'écurie, et l'oblige, alors qu'elle se débat, à remonter à cheval pour exorciser l'accident d'Anthony. Alors que la course de cheval se termine, Candy remarque que les fleurs se sont épanouies, et qu'elle saigne du doigt. Terry redevenu plus calme, précise qu'il " a été violent mais qu'(il) ne le regrette pas". Or, pour rejouer cette scène dans le cas où le lecteur n'aurait pas compris, on peut noter qu'Elisa prendra ensuite au piège les amoureux dans cette même écurie. Certes, il ne s'est rien passé ce soir là, et Terry et Candy sont accusés à tort d'avoir consommé une relation sexuelle, mais cela permet à l'auteur d'insister d'autant plus, sur la défloration réelle qu'il y a eu dans les premières pages du tome 4. Candy et Terry ont bien eu une aventure au milieu des chevaux, et c'est peut-être la seule satisfaction de la lectrice européenne, lasse de voir Candy condamnée au célibat.

    Mais Candy n'est pas seulement passionnée, elle est indépendante, voire auto-suffisante, ce qui n'est pas forcément une qualité au Japon. Lorsque Annie, adoptée par les Brighton, vient rendre visite, dans le tome 1, à la famille Legrand, amie de ses parents, elle ignore Candy et renie son passé d'orpheline. Cette attitude abominable pour le lecteur ou le spectateur occidental, est vue de façon très positive par l'auteur, et à travers lui, par toute la société japonaise. S'inscrire dans une famille et accepter son héritage, surtout s'il permet de s'élever socialement est une très bonne chose pour les japonais. Annie aura d'ailleurs une vie très heureuse à la différence de sa compagne d'orphelinat. Candy n'a pas besoin de parents, être orpheline lui permet de revendiquer un certain courage, qui lui a fait commettre parfois des erreurs. Alors qu'on demande des volontaires pour partir à la guerre, Candy pense qu'elle est la seule candidate possible car elle ne rendra pas de parents malheureux ; or, Flanny, sa compagne de chambre à l'hôpital se porte volontaire avant elle. Candy veut prendre sa place et lui explique ses raisons mais Flanny lui rétorque qu'elle a peut être des parents mais ces derniers l'ont battue et ils sont alcooliques. L'auto-suffisance de Candy lui ont fait oublier que beaucoup de personnes l'aiment, et qu'elle n'a jamais été seule à la différence d'autres personnages de la série.

    Candy est aussi autonome au point de vue sexuel. D'ailleurs l'auteur insiste fortement pour nous faire comprendre qu'elle n'a pas besoin d'homme et que ce serait une erreur de pleurer sur son sort. Dès l'enfance, alors qu'elle est à la maison Pony, elle console Annie, le jour de son anniversaire. Annie aimerait qu'un papa et une maman lui fassent un baiser le jour de son anniversaire. Candy lui demande de fermer les yeux : elle lui fait un baiser de la part d'une mère virtuelle, et mettant une herbe devant sa bouche pour créer une fausse moustache, elle joue le rôle du père. Il faut aussi noter que le jour du bal du collège, Candy se déguise une première fois en Roméo, n'hésitant pas à danser avec des jeunes filles, et une deuxième fois en Juliette pendant que Terry l'observe.

    On l'aura bien compris, cette romance qui présente plutôt une tragédie grecque avec sa catharsis, est un récit initiatique qui doit pousser la jeune fille à avoir un rôle de mère dans la société et être la centralisatrice de tout l'héritage familial. Cette jeune fille doit comprendre que la passion est mauvaise, qu'elle n'est plus possible entre un homme et une femme dès l'âge adulte. Le jeune garçon est aussi touché par la leçon : la passion est source d'horreur et de mutilation. Il faut accepter ces visions d'horreur pour évoluer et apprécier la vie entre hommes. Pourtant on peut se demander alors pourquoi la romance entre Terry et Candy était impossible. 

    Certes, les tares de ces deux êtres sont poussées à leur paroxysme lors du viol présent dans le tome 4, mais après, on comprend que Candy va changer et que Terry va recréer des liens familiaux, alors pourquoi cette punition? Peu de temps après le bal de Mai, Candy retrouve Terry en Ecosse : elle cuisine pour lui, adopte des positions bien plus féminines, elle est plus tendre. Terry, lui, renoue avec sa mère qui offre à Candy sa robe de chambre, et cautionne donc sa relation en la faisant entrer dans sa famille. Le problème c'est que le destin de Terry est de se rabaisser socialement : dans le divorce de ses parents, il prend le parti de sa mère qui est une comédienne émancipée aux dépens de son père qui est originaire d'une vieille famille anglaise du même rang que les André. Il va devenir acteur, Candy doit devenir une lady. Les personnes qui refusent l'ascension sociale sont condamnées à souffrir dans Candy Candy, non pas qu'il soit mal vu d'être de condition moyenne ou d'être artiste, mais si on vous donne une chance de vous élever ou que les circonstances de la vie vous ont donné une situation enviable, vous ne pouvez pas la renier. Terry est d'autant plus méprisable lorsqu'il tombe dans l'alcoolisme. Lorsqu'elle le voit dans cet état, Candy n'est pas touchée en pensant que son amour pour elle était trop grand pour qu'il ne puisse l'oublier, elle est au contraire attristée de le voir si lâche et, elle n'essaiera même pas de lui parler. Albert déclare à Candy dans le tome 8, afin de la consoler de sa rupture avec Terry, qu'elle "aimait Terry précisément parce qu'il n'est pas le genre de personne qui aurait abandonné Suzanna". Terry a donc bien une certaine noblesse, celle du coeur, qu'il ne perdra qu'un instant, mais il a perdu la noblesse familiale. Il a abandonné sa famille d'origine et même le nom de sa mère pour qu'on ne le favorise pas dans le milieu du théâtre. Archibald, Alistair, Anthony, Annie, Patty, dont on ne connaît pas les parents étaient à la recherche d'une famille à recomposer. Terry, membre d'une famille surnuméraire avec deux mères et des demi frères et soeurs, voulait faire seul son chemin. Son destin était incompatible avec celui de la reconstruction de la famille André, et même si sa relation avec Candy avait été une source de stabilité autant pour l'un que pour l'autre, le simple fait que Terry refuse l'ascension sociale coupe court à toute possibilité d'union..

    Une romance, Candy Candy ? On peut vraiment se poser la question. Simone de Beauvoir dans Les mémoires d'une jeune fille rangée, expliquait comment elle avait été choquée lorsqu'elle avait lu la suite des Quatre filles du Docteur March, en constatant que Joe n'épousait pas Laurie, son amour d'enfance, mais un professeur qui n'était même pas inscrit dans son histoire romancée d'adolescence. Pour Simone de Beauvoir, ce livre ne méritait pas le nom de romance, mais lorsqu'elle le relit devenue adulte, elle comprend qu'elle est bien face à une histoire romantique puisque Joe s'épanouit avec un homme qui apprécie toutes ses qualités, en particulier, ses qualités intellectuelles. Lorsqu'on relit Candy Candy, on n'a pas la même impression. Candy est toujours punie, et sa condition de femme n'est pas satisfaisante dans le monde occidental. Candy a accompli son destin représenté par les deux fétiches qu'elle porte toujours à son cou : elle a reconstruit une famille en participant à l'élimination des membres non productifs comme Anthony ou Alistair, et elle est devenue, comme la vierge sacrifiée sur la croix que lui a offerte Melle Pony, une mère dévouée à l'évolution des autres et condamnée au célibat. Les punitions disproportionnées, cette marque du destin, sont vraiment frustrantes. La catharsis ne marche pas vraiment malgré les visions d'horreur (les morts, les injustices, les amputations physiques ou métaphoriques) parce que les angoisses nippones ne sont pas les mêmes que les garde fous occidentaux. Alors pourquoi continuer à qualifier Candy Candy de romance pour fille ? Si Candy est un être romantique pour les petites japonaises et les occidentales, c'est en fait simplement parce qu'elle a vécu des aventures romanesques.

    Candy est un personnage qui revient toujours sur son passé, non pas pour s'y  enfermer comme Anthony mais pour s'y ressourcer. Candy avance grâce à ses nombreux retours en arrière : elle fait la connaissance de Terry parce que de dos, il ressemblait à Anthony ; à Londres, elle se rend dans un lieu particulier du jardin du collège car il ressemble à la colline de Pony, or c'est justement là que vient se reposer Terry... De plus, on peut constater du début jusqu'à la fin, le but de Candy est de reproduire les actions de Melle Pony (c'est pour cela qu'elle devient infirmière), et elle se substituera à sa bienfaitrice à la fin du récit. La seule différence c'est que notre jeune héroïne a plus de moyens financiers que Melle Pony : voilà en quoi se résume son évolution. Toutes les trois ou quatre pages, le manga propose d'ailleurs des retours en arrière formels. Candy se souvient mais tous les personnages aussi. e retour en arrière que Terry reprendra goût à la vie et acceptera ses responsabilités, tandis que Candy, versant d'innombrables larmes, conserve tout de même le sentiments d'avoir vécu et d'avoir senti un souffle de vie. On sait que les garçons au Japon vivent ensemble de façon relativement libre jusqu'à un certain âge ou les garçons et les filles sont séparés. Tous doivent accepter cela et le culte du souvenir les aide à passer ces épreuves et cette absence de passion devenue inévitable après l'âge adulte. Cette nostalgie est tout aussi présente chez nous et utilisée fréquemment dans les romances. Simplement, dans nos romances, elle est un moyen et non une raison d'être une romance. En fait, ce que les japonais qualifient de romance, ressemble plus au courant romantique né au XIXème siècle. Le romantisme, à la différence de la romance, ce n'est pas vivre une histoire d'amour mais avoir le souvenir d'en avoir vécu une ou d'avoir presque pu en saisir une. Musset, par exemple, enviait la souffrance amoureuse pensant avec d'autres que seul celui qui souffre peut créer, "les plus désespérés des chants sont les chants les plus beaux" (La nuit de mai, Musset), renchérissant, il précise que "le seul bien qui (lui) reste au monde est d'avoir quelque fois pleuré" (Tristesse). Candy Candy est un récit romantique, où, comme souvent dans ce genre d'écrit, la tragédie et le parcours initiatique ont une grande importance. Récit à la fois exaltant, particulièrement triste et toujours frustrant, Candy Candy crée des élans romantiques chez les lecteurs sans jamais les faire tomber dans une romance tant espérée, et pourtant forcément inscrite dans le passé.

Auteur : Maryvonne Guigonnet

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