Encyclopédie - Anime


Amélie Morin et Vincent Ropion au Cartoonist 2002
par notre Candyreporter, Sandrine

 

Samedi 2 novembre 2002,

Cartoonist, Palais des Congrès, Paris

Mission : aller à la rencontre d’Amélie Morin et Vincent Ropion

 

Habituellement ce genre de manifestations n’est absolument pas de mon goût : trop de monde, trop de bruits, trop de bousculades… Mais quand on vous dit que la comédienne qui interprétait Candy, et que le comédien qui interprétait Anthony seront là pour donner une conférence sur le métier, il est impossible de résister à la tentation.

En tant qu’ « envoyée spéciale », je me devais bien de bien préparer cette journée. Et quoi de mieux pour trouver les bons renseignements que le site officiel de Cartoonist ! Je relève donc les horaires des conférences des comédiens-doubleurs. La première aura lieu à 14h30. C’est noté. Oui mais c’était sans compter les changements de programmations… (j’apprendrais plus tard que la première avait commencé à 13h !)

L’accès à la salle de conférence ressemblait plus à un parcours du combattant qu’à une promenade de santé :

- pour un plan détaillé, merci de donner quelques euros. Et puis quoi encore ! Qu’à ne cela tienne, faisant confiance à mon instinct à la Indiana Jones, je saurais trouver le chemin, foi de Sandrine ! Et puis il y aura bien quelqu’un pour me renseigner.  Euh ben nan, finalement les personnes que j’ai interrogées ne savaient pas où se passaient la conférence des doubleurs. Ils avaient plutôt l’air interloqués et perdus parmi toute cette foule grouillante.

- Aucune flèche pour indiquer « c’est par ici », « vous y êtes presque », « ça brûle ! ».

Faisant confiance en mon instinct de survie, je tourne à droite et emprunte une allée, et, après avoir parcouru quelques mètres, je tourne la tête sur la gauche, quand je vois une misérable feuille scotchée à une porte, et avec ce message manuscrit « conférence doubleurs ». Hourra !! Bien entendu j’étais très en retard ! Avec ma discrétion habituelle, je suis donc entrée dans la salle par le fond. Et là surprise : plein de sièges vides devant.

Me voilà donc installée au deuxième rang, à écouter Amélie Morin nous conter ses souvenirs de doublages. Elle était accompagnée d’autres comédiens, mais là désolée, je ne connais pas leurs noms (donc à cause de mon retard). (NDLW: Il y avait aussi Valérie Siclay (Nadia), Hervé Rey (Jean dans Nadia), Christian Pélissier (Capitaine Haddock, Momo Jojo dans les supernanas, Daemon dans Jeanne et Serge), Sauvane Delanoe (Belle dans les supernanas), Chantal Mace (Bulle dans les supernanas), Claire Guyot (la petite sirène, Buffy dans Buffy contre les vampires)

 

Ce qui m’a le plus frappé c’est l’humilité de tous ces comédiens de talents, qui défendent leur travail le mieux possible. En effet certains se sont insurgés contre la qualité parfois faiblarde de certains dialogues français, ont évoqué les censures de certains passages/dialogues par les traducteurs français (ceux à quoi tous reconnaissent que celle-ci est parfois indispensable et ne vise pas à dénaturer l’œuvre originale, mais à adapter le contenu par rapport au public visé), et bien sûr nous ont expliqué les cadences de travail de forcenés (rendant leur travail parfois médiocre de leur propre aveu).

Ce que je retiens, c’est lorsque le public présent demanda à Amélie Morin de chanter le générique de Sherlock Holmes. Amélie semblait gênée, car en fait elle avait oublié les paroles. Finalement elle demanda à ce qu’on ferme la porte, puis se mit dans la peau d’un chef d’orchestre et dirigea tant bien que mal le chœur improvisé. Le concert se termina par la reprise, avec Amélie Morin chantant pour de vrai, Mimi Cracra. Je crois qu’elle était à la fois ravie, surprise et amusée de voir tant de jeunes gens qui connaissaient ces chansons là.

Personnellement je n’ai pas chanté. D’une part parce que je chante faux et je ne voulais pas effrayer les personnes présentes, et d’autres part parce-que j’étais là en tant qu’observatrice uniquement. (qui me croit pour ce dernier argument ?)

La conférence se terminant, les comédiens s’apprêtaient à partir en catimini. Amélie avait déjà remis son manteau. C’était sans compter les fans. Quand ils ont vu le nombre de « passionnés » qui voulaient les approcher, les comédiens ont dû se rasseoir. Je crois vraiment qu’ils étaient surpris par tant de ferveur et de reconnaissance de la part de ce public. Ils ne savent pas à quel point leurs voix, et leurs interprétations sont gravées dans nos mémoires. Ils ne savent pas qu’ils font partie un peu de notre enfance. Ils ne savent pas que des sites internet, ou du moins des rubriques sur des sites, leur sont consacrés.

Je pensais être la première à lui sauter dessus, armée de mon stylo indélébile, et de ma carte à dédicacer, mon appareil photo dans l’autre main, mais d’autres m’ont battus sur le fil. Tant mieux en fait. Finalement mon tour arrive. Me voilà face à Amélie Morin. Cela peut paraître idiot et simpliste à quelques néophytes, mais pour moi, comme par un coup de baguette magique, je parlais à Candy. C’est vrai que cette Candy n’avait ni de longs cheveux blonds bouclés, ni les couettes d’ailleurs, ni 16 ans, ni les tâches de sons de mon héroïne de dessin animés préférée, mais c’était Candy. Je lui ai donc demandé des autographes, et de poser pour une photo. Ce à quoi elle s’est très gentiment pliée. Je lui ai dit combien j’étais émue, enfin je crois lui avoir dit ça, car émue je l ‘étais tellement, que j’en oubliais tout vocabulaire de base.

Retrouvant mes esprits je lui ai glissé un petit carton avec l’adresse du site de Sophie www.candyneige.com, dans l’espoir qu’elle y rendrait une petite visite. Me confiant qu’elle a internet, la comédienne me dit qu’elle irait voir.

Finalement je la remercie pour tout : pour la photo, pour l’autographe, pour sa gentillesse, mais surtout pour tous les doux moments de nostalgie que sa voix a fait naître en moi, et m’éclipse.

Alors que je rangeais précieusement ma carte dédicacée dans mon sac, j’aperçois un visage que je crois connu au fond de la salle. Il me semble qu’il s’agit de Vincent Ropion, dont j’ai vu la photo sur le site de Sophie, la webmistresse de choc du meilleur site consacré à Candy (là ça fait passage de pommade, mais ma fidélité au site est la meilleure preuve de tout le bien que je pense de son travail).

Je le vois donc de loin qui regarde l’attroupement autour des comédiens. Et là un énorme dilemme s’installe en moi « je l’aborde, je ne l’aborde pas, je l’aborde, je ne l’aborde pas…etc… ». Je le vois ensuite qui s’avance vers moi (là je me fais un film, mais c’est si bon de rêver non ?). Comment être sûre qu’il s’agit bien de Vincent Ropion-Anthony ? Je ne vois qu’une solution : l’aborder. Deux solutions ensuite : soit ce n’est pas lui et c’est la honte de ma vie d’envoyée spéciale car plus personne ne voudra m’engager par la suite, soit c’est lui et…..c’est lui !!!!

« Bonjour, vous êtes bien Vincent Ropion ?

- Oui, répond-il interloqué, on se connaît ? (avec un gros point d’interrogation dans ses magnifiques yeux bleus)

- Non mais j’ai vu votre photo sur un site internet… »

Du coup, je me suis sentie obligée de dire sur quel site (je vous laisse deviner lequel) j’avais vu son visage.

Vincent Ropion était accompagné de son épouse et de sa fille, qui à mon humble avis, étaient surprises que l’on reconnaisse leur mari et père. J’ai pu un peu discuter avec le comédien, qui s’est avéré très sympathique et vraiment très disponible. Et puis surtout à ce moment là je l’avais rien que pour moi ! Il m’a gentiment fait les dédicaces que je lui demandais, et posé pour mon objectif en compagnie de sa fille (c’est lui qui a insisté pour qu’elle soit sur la photo). Si par hasard il lit ceci, qu’il sache que je le remercie infiniment pour tout.

Finalement la deuxième conférence a eu lieu vers 17h. Je dois dire que ce fût une conférence empreinte de gaieté, et ou la bonne humeur était de mise. A son arrivée, Vincent Ropion eut droit a des acclamations encore plus vives que pour ses collègues. Il n’aurait pas fallut grand chose pour qu’une « hola » soit lancée. En discutant avec quelques personnes j’ai pu apprendre qu’en fait, la plupart venait pour celui qui fût Nicky Larson (génération Club Dorothée). Du coup, au départ de la conférence les questions étaient toutes adressées à Ropion, qui paraissait presque gêné de tant d’attentions.

Il a évoqué son métier de comédien spécialisé dans le doublage. Mais les questions tournaient essentiellement autour de Nicky Larson, d’AB Productions, les censures : par exemple le fait d’avoir rebaptisé les hôtels de passe en restaurants végétariens pour la version française. Ce à quoi Vincent Ropion a expliqué que lui approuvait assez cette transcription car le public français auquel était destiné ce DA n’était pas le même que celui pour lequel il avait été conçu au Japon.

Après la conférence, une nouvelle séance de dédicaces fut installée, et Vincent Ropion littéralement assailli. Impossible de l’approcher très longtemps comme j’ai eu la chance de le faire deux heures plus tôt.

Il était temps de m’éclipser, de rentrer chez moi, et de repenser à ces moments qui resteront gravés dans ma mémoire. L’envoyée spéciale s’était effacée devant la petite fille qui sommeille en moi.

Sandrine - Candyreporter

* Merci, Sandrine, pour ce témoignage passionnant ! Comme je t'envie ! ^^